Un foulard comme message de paix
En souvenir des victimes du 14 Juillet
La Maison DAPHNÉ Sanremo, en esprit de solidarité pour la ville de Nice, a réalisé, en souvenir des victimes du 14 Juillet 2016, un foulard en soie formé d’anémones légères aux couleurs de la France, entourées de 86 petits papillons blancs. Les anémones, appelées également «les fleurs du vent», rappellent les trois couleurs du drapeau français; mais elles ont une double signification: le blanc, symbolisant les enfants; le rouge, les femmes; le bleu, les hommes.
Cette fleur, à la fois délicate et tenace, symbolise l’ESPOIR, afin que ses pétales, s’envolant dans le vent, portent un message de PAIX et d’UNITE au monde entier. Ce foulard souhaite également apporter un message de PAIX et de SOLIDARITE, mais également d’AFFECTION à notre voisine, la France: ne pas oublier, mais aller de l’avant, fière d’être ce qu’elle est.
Homélie de Mgr Marceau – vendredi 13 juillet 2018
La cathédrale Sainte Réparate accueillait, ce vendredi 13 juillet, une messe en mémoire des victimes de l’attentat du 14 juillet 2016. Retrouvez l’homélie de Mgr André Marceau, évêque de Nice.
Homélie de Mgr André Marceau
Vendredi 13 juillet 2018
Messe en mémoire des victimes de l’attentat du 14 juillet 2016
Cathédrale Sainte Réparate
Textes liturgiques Ro 8, 18-23 / Jn 11, 17-27
« La création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissions ».
L’apôtre Paul parle « d’enfantement », donc d’un advenir à la vie tant pour le monde que pour nos propres vies et en même temps il évoque la douleur : c’est l’expérience que nous faisons de nos limites, propres et notamment celle de la mort, de la souffrance.
C’est l’expérience de la vie avec ses aléas et de certains évènements qui nous font gémir et perdre cœur face à l’irrationnel, à la violence, à l’absurde, à la barbarie.
Ce soir, nous sommes rassemblés et nous entendons ces paroles d’enfantement et de douleur.
Oui, nous vivons un temps de passage marqué par l’incertitude, la douleur encore et toujours pour beaucoup.
Mais ces paroles sont un appel à ne pas nous enfermer ou nous focaliser sur un moment aussi douloureux soit-il.
Ces paroles sont appel à nous ouvrir à un déploiement généreux de la vie et à aider ceux qui viennent à la vivre…
Ces paroles sont appel à aimer, à espérer, à vivre.
« La création, écrit Paul, a gardé l’espérance d’être libéré de l’esclavage. »
Délivrons-nous de nos peurs. Ne les entretenons pas.
L’Évangile nous plonge au cœur de cette expérience de douleur devant la mort.
Marthe l’exprime : « Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »
Et elle entendra en réponse cette parole stupéfiante : « Ton frère ressuscitera ».
Pour l’homme de la Croix, la mort ne peut avoir le dernier mot.
Toute sa vie, Jésus a été Appel à espérer, à vivre, à devenir homme, créé comme à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Il a été Appel à repousser toutes forces de mal, de haine, de division, tout ce qui abime l’Homme d’une manière ou d’une autre, ou le tue.
Par sa vie, Jésus a proposé et ouvert un chemin de Vie pour tous et pour le monde.
Pour cela, il a appelé la conversion des cœurs, des pensées, de la vie et cela est un long travail d’enfantement… de résurrection pour devenir, pour rester des vivants, debout.
Marthe repousse cette plénitude de vie pour les temps derniers…
Jésus affirme alors : « Moi je suis la résurrection et la vie ».
Marthe alors le confesse : « Comme le Christ, le Fils de Dieu ». Telle est l’œuvre de Dieu : Résurrection et Vie, par Amour.
Vivre de cet appel à vivre, c’est vivre en ressuscité.
Chrétiens, notre foi, notre espérance n’ont d’autre ancrage qu’en ces paroles : « Moi, je suis la Résurrection et la Vie », qui sont invitation à entrer dans l’expérience du Ressuscité, vainqueur du mal qui terrasse l’Homme et monde.
Telle est la parole de vie et d’espérance que nous voulons porter au nom de Dieu qui est le Dieu des Vivants.
Cette parole de Vie et d’Espérance s’est incarnée en Jésus.
De même qu’il s’écria pour le mort de Béthanie devant le tombeau : « Lazare, sors ».
Il s’écrie encore aujourd’hui à travers la voix, la vie, l’engagement de nombreux témoins :
Sors de ton enferment,
Sors de ta tristesse
Sors de ta rancune
Sors de ton impuissance à te relever
Sors du sentiment d’abandon.
Ne te lasse pas enfermer par des discours mortifères ou de revanche…
Que notre société, en ses institutions, soit assez forte pour rendre ce service citoyen, fraternel de l’espérance par toutes ces actions de solidarité et de justice.
Que d’anniversaires en anniversaires, nous ne soyons pas dans le formel, les regrets, les propos commémoratifs qui peu à peu se vident des appels à la Vie ou récupèrent des situations qui s’enlisent dans le mal-être ou le marasme.
Si nous sommes là, chrétiens, hommes et femmes de bonne volonté, en la veille du 14 juillet, c’est librement, sans obligation autre que celle de nous ressourcer fraternellement en ce message d’Amour, d’Espérance et de Vie pour mieux servir le souvenir de ceux qui sont morts, pour mieux servir la solidarité avec ceux qui sont toujours dans la douleur d’une manière ou d’une autre. Mieux servir une société malade… et en panique à la moindre détonation…
Le Christ a besoin de voix pour crier à notre monde – le monde il est ici à Nice – pour crier face à ce terrible évènement encore bien marquant et qui enferme toujours : « Sors… Ouvre-toi à la lumière… Ouvrons-nous à la lumière ».
Jésus n’était pas un magicien. Nous n’avons pas de recette magique…
Mais accueillons et vivons cette forte parole du Christ : « Je suis la résurrection et la Vie. »
Elle est là la racine de notre vie de chrétiens.
Soyons cette voix du Christ dans l’aujourd’hui, soyons des « passeurs de Vie, d’espérance et d’Amour… ».
Même dans la douleur, l’enfantement ne peut qu’ouvrir à la Vie. Avec le Christ, témoignons d’un chemin d’Espérance.
Que cette solidarité là dise la proximité du Dieu vivant en Jésus Christ.